Octobre 2010 /
Sur un marché du solaire français foisonnant, avec un déluge de projets de centrales et de créations de sociétés, la start-up parisienne NTF Energy a choisi de se distinguer avec un positionnement « haute couture » sur le segment de l’intégré au bâti. Elle a levé près d’un million d’euros pour se lancer et prépare une nouvelle levée de fonds.
« Deux types d’acteurs vont émerger : des grands énergéticiens développant des centrales importantes et des acteurs de niche à forte valeur ajoutée. C’est ce créneau que nous visons, indique Maurice Khawam, cofondateur et président de la société, créée fin 2009. Nous voulons réaliser des projets complexes, comme des toitures solaires sur des bâtiments dont il faut renforcer les structures ou qui doivent être désamiantés. Ces chantiers à haute technicité ne sont pas assez rentables pour les grands énergéticiens ».
Des partenariats à long terme avec les propriétaires fonciers
Pour réussir, NTF Energy veut tisser un réseau de sous-traitants spécialisés et établir des partenariats à long terme avec de grands propriétaires fonciers, comme des groupes de maisons de retraite ou de cliniques, qui souhaitent faire fructifier leur patrimoine immobilier. « Nous nous engageons sur au moins 20 ans : nous avons besoin de partenaires solides », précise Christophe Cusson, co-fondateur et directeur du financement.
Dans l’idéal, le propriétaire foncier ne se contente pas de percevoir un loyer en échange de la location de ses toits, mais entre au capital de la société projet en tant que minoritaire. C’est le cas pour l’un des premiers projets bouclés par NTF Energy avec un industriel de Vendée, qui a pris 5% du capital. Deux autres projets ont été signés, l’un avec une société familiale gérant des parcs équestres en Charente-Maritime et l’autre avec un groupe de promotion immobilière.
Pour se lancer, NTF Energy a levé près d’un million d’euros auprès d’investisseurs privés par l’intermédiaire du fonds NexTFund, dont Maurice Khawam est également président. Le management est majoritaire au capital.
La société, qui emploie six personnes, vise un portefeuille de 15 MW sous gestion à fin 2011 via une douzaine de centrales, soit une valeur de patrimoine d’environ 50 millions d’euros. Pour atteindre ses objectifs, elle compte lever 9 autres millions d’ici à fin 2011.